Édition du mercredi 11 avril 2007
1,5 million d'électeurs voteront le 22 avril dans 1.600 bureaux de vote équipés pour le vote électronique
Un peu plus de 3% des électeurs français -1,5 million d'électeurs sur les 44,5 millions inscrits sur les listes électorales - voteront le 22 avril par la voie électronique à l'occasion de la présidentielle, précise un enquête du site ZDNet.fr. Quatre-vingt-deux communes de plus de 3.500 habitants ont retenu ce système censé permettre un dépouillement plus rapide et faciliter le vote des handicapés. Il s'agira d'un véritable baptême du feu pour ce type de solution déjà testé, dans une moindre ampleur, à Issy-les-Moulineaux, Saint-Malo, Brest ou Bourges.
Selon le ministère de l'Intérieur, qui a donné son agrément pour les machines mises en place, les 82 communes ont obtenu les autorisations nécessaires. «Cela représente 1.600 bureaux de vote», poursuit-on au ministère. Dans une même commune, certains bureaux pourront être électroniques et d'autres non; en revanche, un même bureau ne pourra utiliser les deux systèmes. Par souci d'homogénéisation, certaines collectivités ont décidé de passer au tout électronique, comme la ville d'Issy-les-Moulineaux. Interrogé sur ce point par la rédaction du site Internet, le ministère n'a pas été en mesure de préciser le nombre de ces municipalités à ne proposer que le vote électronique.
Trois modèles, au fonctionnement similaire, ont été agréés par ses services: l'iVotronic d'ES&S; une machine fabriquée par la société NEDAP-France Election; et une autre de la société espagnole Indra Sistemas. Le prix moyen de cet équipement est de 4.000 euros.
Les villes à avoir adopté le vote électronique mettent principalement en avant des économies de temps et d'argent, notamment lors du dépouillement qui se fera en quelques secondes contre trois heures ou plus lors d'élections traditionnelles. Autre avantage, le système est accessible aux aveugles et malvoyants, ainsi qu'aux handicapés moteurs.
Du côté des détracteurs, des collectifs et associations pointent surtout des faiblesses en matière de sécurité. Régulièrement citée: l'expérience menée en septembre 2006 par des chercheurs de l'université de Princeton, qui sont parvenus à truquer les résultats d'une machine à voter Diebold, le numéro un du marché américain.
Benoît Sibaud, président de l'Association pour la promotion et la recherche en informatique libre (April) et habitant d'Issy-les-Moulineaux, estime pour sa part que ces machines soulèvent un problème d'ordre démocratique: «Les électeurs ne peuvent vérifier le bon déroulé du scrutin, car ils n'ont pas les compétences techniques pour le faire». Il critique également le fait que le ministère qui a fourni les agréments des machines était dirigé par l'un des candidats à la présidentielle, Nicolas Sarkozy.
Dans le cadre dune polémique naissante sur la fiabilité des ces machines, le Conseil constitutionnel a dû, fin mars, rappeler que lutilisation de ces systèmes est «légale». Conformément à l'article L. 57-1 du Code électoral, les machines à voter peuvent être utilisées dans les communes de plus de 3 500 habitants figurant sur une liste fixée, dans chaque département, par arrêté préfectoral. Elles doivent être d'un modèle agréé par arrêté du ministre de l'Intérieur.
Pour lire la la liste des 82 communes concernées, voir lien ci-dessous.c=http://www
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